Colombus Consulting publie une étude consacrée à la décarbonation des réseaux de chaleur comme vecteur de la transition énergétique.
Le plan de relance suite à la crise du Covid-19 donnera t-il la priorité aux investissements en faveur du climat ? Si tel est le cas, le secteur de la chaleur renouvelable pourrait bien en profiter.
Renforcer les réseaux de chaleur, une nécessité pour atteindre les objectifs de chaleur bas carbone
Une accélération est nécessaire pour atteindre les objectifs de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) à l’horizon 2030. Les réseaux de chaleur devront compter une part 5 fois plus importante d’énergie renouvelable au regard de ces objectifs, qui semblent néanmoins atteignables. Quatre leviers semblent clés pour la tenue de ces objectifs :
- Contribuer à soutenir l’intégration des énergies renouvelables dans le réseau existant
- Sensibiliser et convaincre les collectivités territoriales d’initier des projets de construction de nouveaux réseaux.
- Inciter les promoteurs et les collectivités à raccorder de nouveaux bâtiments pour densifier les réseaux de chaleur historiques
- Renforcer les aides au développement de réseaux de chaleur pour développer leur compétitivité, face au gaz notamment.
De plus, le chauffage par réseau de chaleur s’avère le plus économique, au coude à coude avec le chauffage collectif au gaz, lorsqu’il est alimenté majoritairement par des énergies renouvelables et de récupération (EnR&R). Il compte aussi une faible part volatile car 65% des coûts sont fixes pour l’abonné d’un réseau de chaleur.
Des réseaux de chaleur bénéfiques à leur écosystème local
Les acteurs locaux doivent faire évoluer et développer les réseaux de chaleur pour valoriser les gisements locaux d’EnR&R. De nombreuses énergies locales peuvent être exploitées sur les réseaux parmi lesquelles chaleur fatale (issue des datacenters, d’unité de valorisation énergétique, de station d’épuration, etc.), géothermie, biomasse, gaz renouvelable…
De plus, développer les réseaux de chaleur à un impact positif sur l’économie locale. Au moins 78 % des emplois générés par l’exploitation et la maintenance des réseaux de chaleur sont locaux et non délocalisables sur les 12800 ETP directs et indirects de la filière en 2017. La production et la distribution de chaleur contribuent directement à la création d’emplois et au développement de filières locales, notamment lorsque les sources d’énergie sont d’origine renouvelable ou de récupération.
Pour accompagner les objectifs ambitieux de développement des réseaux de chaleur, un effort sur le développement de parcours de formations adaptés est indispensable pour anticiper la pénurie de profils.
Les acteurs de la filière doivent évoluer vers le SMART pour intégrer les énergies renouvelables
Les réseaux devront évoluer vers des modèles décentralisés avec des installations communicantes. Avec le raccordement d’unités de production EnR&R, disséminées sur le territoire, la chaufferie centrale, auparavant seul lieu de production, doit devenir un outil de pilotage et la source d’ajustement du réseau. Le réseau de chaleur de demain sera par ailleurs un vrai réseau communiquant, équipés de capteurs en divers points permettant d’en optimiser la gestion. Ainsi, les exploitants devront adapter leurs compétences aux enjeux de la filière (maîtrise de plusieurs technologies sur un même réseau, pilotage en temps réel, maîtrise du réseau communiquant, expertise en Data Science…).
C’est dans ce contexte que nous accompagnons les acteurs de l’énergie dans la recherche de solutions pour accélérer leur transformation en conciliant protection de l’environnement et performance.
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