Colombus Consulting publie les résultats de la sixième édition de son étude consacrée à la santé financière des producteurs d’électricité européens, alors que le prix de la tonne de CO2 a atteint le pic historique des 65€ fin septembre 2021.
- Malgré la baisse de la consommation d’électricité (-4,4%) en Europe entre 2019 et 2020, les producteurs d’électricité continuent d’augmenter leurs capacités de productions (+1,5%). Cette stratégie permet de compenser la fermeture d’actifs carbonés historiques.
- La hausse des prix du CO2 va impacter les acteurs de l’énergie. récompensera les producteurs d’électricité peu émetteurs par rapport à leur concurrence.
- La part d’électricité produite d’origine renouvelable (38%) a dépassé pour la première fois en 2020 celle d’origine fossile (37%).
- Avec une transition du mix énergétique vers les énergies renouvelables et l’abandon progressif du charbon, les émissions de CO2 ont baissé de près de 10% en 5 ans. Une baisse qui s’est accélérée en 2020 avec la crise sanitaire.
La hausse des prix du carbone : une des causes de l’augmentation des prix de l’électricité
Le prix de la tonne de CO2 a atteint le pic historique des 65€ fin septembre 2021. Une augmentation rapide qui s’explique par l’anticipation du projet de directive de la Commission Européenne du 14 juillet. Ce texte prévoit une réglementation plus contraignante et la spéculation liée à la participation au marché d’entreprises non industrielles renforçant la volatilité du marché.
La diminution des émissions de carbone liée à la production d’électricité
La continuité des politiques d’efficacité énergétique et la crise sanitaire ont engendré une baisse de la consommation d’électricité de 4,4% en Europe.
Malgré une consommation en baisse, les énergies renouvelables poursuivent leur essor pour remplacer les actifs thermiques et nucléaires, déconsidérés par les politiques nationales. Pour la production thermique et plus particulièrement le charbon, les annonces se succèdent. En effet, la moitié des 324 centrales à charbon sur le territoire européen devraient fermer d’ici 2030.
La transition énergétique via la diversification des parcs de production
En 2020, la capacité de production d’énergies renouvelables du panel d’entreprises étudié a augmenté de 13% par rapport à 2019 et a atteint une capacité de production de 108 GW. A contrario, la part de capacité thermique a baissé de 10% soit une diminution de 19 GW. La filière nucléaire continue sa décroissance avec une baisse de 4% des capacités totales.
En 2020, 3,6 GW de capacités éoliennes offshores ont été mises en service pour atteindre une capacité totale de 25 GW2. Parmi les pays précurseurs se trouvent le Royaume-Uni (10,4 GW2), l’Allemagne (7,5 GW2), la Belgique (2,3 GW2) et les Pays-Bas (1,7 GW2). En France, le développement de la filiale éolienne offshore est à ses prémices et le premier projet au large de Saint-Nazaire (480 MW) devrait être mis en service en 2022. Le Gouvernement prévoit la mise en service de 2,5 GW supplémentaires d’ici fin 2024.
Pour faire face à la crise, l’endettement des producteurs d’électricité s’est stabilisé, avec une première baisse depuis 2017. La capacité de remboursement a néanmoins augmenté à 3,2 ans. Ce constat s’explique notamment par une réduction des revenus des énergéticiens en 2020.
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