Dans un contexte de réduction des émissions françaises de gaz à effet de serre, Colombus Consulting, cabinet de conseil en management, publie une étude consacrée à l’électrification des fours industriels.
Les fours industriels représentent 60% de la consommation d’énergie de chauffage industriel et 90% de l’énergie consommée par ces activités provient de combustibles fossiles : décarboner leur utilisation est donc un levier climatique majeur.
Les fours industriels sont principalement utilisés dans cinq secteurs en France : la sidérurgie, la chimie de base et l’industrie pharmaceutique, les minéraux non-métalliques, la métallurgie et l’agroalimentaire. Pour répondre aux objectifs de décarbonation de ces secteurs, le nombre de fours électriques devrait doubler ou tripler d’ici 2035, tout comme la consommation en électricité liée à l’utilisation de fours.
L’électrification des fours industriels : enjeu primordial pour réduire les émissions françaises de gaz à effet de serre
L’industrie française représente 20% des émissions nationales de CO2, les fours industriels consomment chaque année 155 TWh d’énergie, en quasi-totalité d’origine fossile : décarboner les 155 TWh consommés par les fours industriels serait un puissant levier climatique pour la France.
60% de l’énergie finale consommée par le chauffage industriel l’est par des fours industriels, qui fonctionnent aujourd’hui très majoritairement aux énergies fossiles.
Les fours industriels sont principalement utilisés dans cinq secteurs en France : la sidérurgie, la chimie de base et l’industrie pharmaceutique, les minéraux non-métalliques, la métallurgie et l’agroalimentaire. Ils utilisent principalement le gaz naturel mais peuvent également fonctionner au coke ou au fioul.
Afin de répondre aux objectifs de décarbonation de ces secteurs, le nombre de fours électriques devrait doubler ou tripler d’ici 2035, tout comme la consommation en électricité liée à l’utilisation de fours. Ce potentiel d’électrification est présent et peut être atteint.
De nombreux acteurs nationaux pourraient participer à la décarbonation du chauffage industriel. La France possède des leaders mondiaux pour les fours industriels, bénéficie d’une balance extérieure bénéficiaire de plus de 90 millions d’euros chaque année et exporte en grande partie des fours électriques. Exportatrice de fours industriels, en particulier de fours électriques, elle aurait ainsi tout intérêt à miser sur cet écosystème industriel local pour décarboner son industrie.
De nombreuses solutions d’électrification sont déjà disponibles
Notre étude révèle plusieurs freins à l’électrification des fours : coût d’investissement parfois élevé, nécessité d’adapter le raccordement à la haute demande en électricité, manque de recul sur certaines technologies pour d’autres secteurs (fours à conduction ou hybrides), spécificité de certaines technologies à induction, et, surtout, blocages normatifs liés au changement de processus que doivent gérer clients.
« L’électrification des fours est freinée par deux facteurs majeurs : l’éventuelle nécessité de re-certifier le processus et les coûts d’investissement élevés. L’électrification des procédés fait aussi remonter un enjeu de raccordement du réseau et de manque de maturité de certaines technologies pour des secteurs particuliers, comme la verrerie. », indique Nicolas Goldberg, Senior Manager chez Colombus Consulting
En revanche, l’étude identifie et met ainsi en évidence plusieurs leviers d’électrification.
- De nombreuses technologies sont déjà disponibles : fours à résistances électriques, fours à induction, fours à arc électrique, fours à conduction…
- Le recours aux mini-aciéries, modèle largement utilisé aux Etats-Unis, qui permet d’électrifier le secteur sidérurgique tout en encourageant l’économie circulaire avec le recyclage de fonte.
- Le renforcement de mesures incitatives qui permettrait d’électrifier plus largement l’industrie française. Le renforcement des aides et subventions proposées aux fournisseurs et aux utilisateurs de fours électriques afin de développer certaines technologies pour en faciliter l’utilisation et en réduire les coûts, tout en motivant les clients à entamer des procédures parfois fastidieuses mais nécessaires au passage à l’électrique
- Le développement des investissements en R&D pour la certification des technologies électriques lèverait le frein majeur de la requalification des procédés.
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