Nous publions la 8e édition de notre étude annuelle consacrée à la santé financière des producteurs d’électricité européens, avec un focus spécifique sur la Suisse.
Des résultats financiers exceptionnels pour les énergéticiens en 2022
Le chiffre d’affaires cumulé des énergéticiens a augmenté de 60 % en un an, soit une croissance de 300 milliards d’euros par rapport à 2021.
La croissance du chiffre d’affaires des producteurs d’électricité s’explique principalement par la forte hausse des prix, particulièrement liée à l’augmentation du prix du gaz, induite par la crainte sur la sécurité d’approvisionnement en Europe dans le contexte géopolitique en Ukraine. De plus, les producteurs retrouvent une réelle progression de leur EBITDA en 2022, à l’exception d’EDF dont les revenus opérationnels ont subi une baisse d’environ 23 milliards d’euros en 2022, notamment en raison des achats d’électricité à prix de marché très élevés rendus nécessaires par le recul de la production nucléaire.
La consommation d’électricité en Europe marque le pas
En 2022, l’Europe a connu une baisse de la consommation d’électricité rappelant les niveaux atteints lors de la crise sanitaire. Pour l’heure, ce constat n’a qu’un faible impact sur la santé financière des producteurs d’électricité. En effet, la chute de la consommation d’électricité est attribuée à ses prix élevés et aux mesures de sobriété énergétique prises dans les pays de l’Union européenne. Malgré une croissance continue de 2014 à 2018, la trajectoire décennale depuis 2013 s’oriente vers une baisse de 2,7 % de la consommation d’électricité. Les revenus des énergéticiens sont donc tirés à la hausse par l’effet prix élevé, par nature moins pérenne qu’une augmentation soutenue de la demande.
En Suisse, une réaction pour la transition plus qu’une vision
Les capacités installées renouvelables augmentent fortement alors que nous observons une nette diminution des capacités thermiques, une stagnation de l’hydraulique, et la contraction du nucléaire.
La Suisse a fait le choix de sortir du nucléaire et de se tourner vers les énergies renouvelables pour assurer sa neutralité carbone à horizon 2050. A ce jour, ce n’est pas suffisant pour assurer sa souveraineté énergétique future et ses engagements climatiques sont menacés. Le débat autour du nucléaire pourrait même être relancé à la suite des annonces de la COP28.
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